L'ÉTÉ AU CŒUR
Ce qu'il y a de bien avec la poésie, c'est qu'on peut en consommer sans modération ! Entre vide-grenier (1), Boulinier (2) et la boîte à livres du centre ville (4) ; déjà 7 recueils de poésie glanés cette année, pour 3 cacahuètes et quelques trocs. Que de baume à la clef (et une fois de plus, la preuve que le hasard n'existe pas) :)
On peut aussi découvrir de jolis poèmes : ici, là, et là !
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Mets la robe couleur de temps ;
Son tissu, d'un fil invisible,
Dont la tiède douceur nous aime et nous défend,
Nous donne encore un cœur d'enfant
Quand le souci nous vanne et nous crible.
Mets la robe couleur de temps
Qui rassérène et vivifie
Qui fait que, tout simple, on confie
Au jour, sa vie.
[…]
Tant qu'on est dans les livres et dans l'écoféminisme (cf le précédent article), parlons un peu du «Féminin Sauvage».
Une de mes amies commence la lecture de «Femmes qui courent avec les loups» (histoires et mythes de l'archétype de la femme sauvage ; traduction Marie-France Girod) de Clarissa Pinkola Estés (en autres éthnopsy issue d'une longue lignée de conteuses). Je n'avais pas 30 ans lorsque je l'ai lu ; autant dire que j'ai un peu oublié le contenu...
En relisant l'introduction je réalise les années passant que si la mémoire jette l'éponge, ce n'est pas perdu pour l'inconscient, qui travaille sur nous, malgré nous (ce qui et plutôt réjouissant).
Ci-dessous quelques extraits de cette fameuse introduction, pour vous donner envie de (re)lire cet ouvrage indispensable aux femmes, et aux hommes ; parce qu'il n'est pas question de se passer de vous messieurs, que les choses soient bien claires à ce niveau (cf «Le cinquième élément» de Luc Besson pour bien comprendre). C'est grâce à ce genre d'ouvrages qu'on peut toucher du doigt la légitimité de la lecture et de l'étude des contes à l'école, au collège et au lycée.
La vie sauvage et la Femme Sauvage sont toutes deux des espèces en danger.
Au fil du temps, nous avons vu la nature instinctive féminine saccagée, repoussée, envahie de constructions. On l'a malmenée, au même titre que la faune, la flore et les terres sauvages.
En réaffirmant leur relation avec la nature sauvage, les femmes reçoivent le don d'une observatrice intérieure permanente, une personne sage, visionnaire, intuitive, un oracle, une inspiratrice, quelqu'un qui écoute, crée, réalise, invente, guide, suggère, qui insuffle une vie vibrante au monde intérieur et au monde extérieur. Quand les femmes sont dans la proximité de cette nature, il émane d'elles une lumière. Ce professeur sauvage, cette mère sauvage, ce mentor sauvage soutient envers et contre tout leur vie intérieure et extérieure.
La nature Sauvage a dans son sac à médecine tout ce qu'il faut pour soigner. Elle a tout ce dont une femme a besoin, tout ce qu'elle a besoin de savoir. Elle a les histoires, les rêves, les mots, les chansons, les signes et les symboles. Elle est le véhicule et la destination.
La Femme Sauvage archétypale est la patronne de celles qui peignent, écrivent, sculptent, dansent, pensent, prient, cherchent, trouvent – car elles sont dans le domaine de l'invention et c'est là sa principale occupation. Elle est dans les tripes, non dans la tête, comme toujours quand il s'agit d'art. Elle peut se lancer sur des traces, courir, convoquer, repousser, sentir, camoufler, aimer profondément. Elle est intuitive, typique, normative. Elle est absolument essentielle à la santé de l'âme et de l'esprit des femmes.
Les histoires soignent. J'ai été prise par elles dès la première que j'ai entendue. Elles ont un immense pouvoir. Elles ne nous demandent rien, sauf de les écouter. Elles contiennent les remèdes pour régénérer les pulsions psychiques perdues.
S'il existe une source unique aux histoires et à leur numen, c'est cette longue chaîne humaine.
Elles (les histoires) huilent les rouages, font monter l'adrénaline, nous montrent comment nous en sortir et taillent dans les murs lisses de grandes et belles portes, ouvertures conduisant au pays des rêves, à l'amour et au savoir, au retour à la vraie vie, celle de femme sauvage, de femme qui sait.
En fait, elle (la nature sauvage) ne peut se développer harmonieusement dans une atmosphère où règne le «politiquement correct», ni si on la tuteurise avec de vieux paradigmes périmés.
C'est très simple : sans nous, la Femme Sauvage meurt. Sans la Femme Sauvage, nous mourons. Para Vida, pour la vraie vie, les deux doivent vivre.
Un petit rappel au passage : celui du prochain dessin animé de Tomm Moore, «Wolfwalkers», qui visiblement traitera de ce fameux «Féminin Sauvage». Et vu comme cet irlandais est attaché aux légendes, aux symboles et aux traditions ancestrales ; je ne doute pas que le résultat sera de nouveau «scotchant». Rdv en 2020 pour le découvrir (je trépigne d'impatience depuis quelques années !!!).
Terminons sur une note gourmande ; le verdict quant aux pickles d'écorces de pastèque (originaires du Mexique visiblement) : une réussite !!! Excellents en salade ! Mettre de l'oignon à la place de l'échalote aurait été plus doux, mais un peu de piquant ne fait pas de mal en période estivale. J'ai donc testé un mélange de colombo et d'échalote pour aromatiser les écorces, avec 2 semaines de marinage.
La «sobriété heureuse» a encore frappé, ou plutôt câliné ; régalez-vous avec tout ça !