LE POULS DE LA VIE
Une fois n'est pas coutume : un peu de promotion pour un livre qui vient juste de sortir; un de ces fameux "incontournables qui guérissent", dans la veine de "Femmes qui courent avec les loups". Qui guérissent? Oui, je pars du principe qu'un livre guérit quand après sa lecture, je constate concrètement que je me transforme, à l'intérieur (j'élague, je simplifie) et à l'extérieur (tri dans la maison, rangement, etc).
J'ai eu la chance de lire "La Femme Tambour" avant sa parution, travaillant régulièrement pour l'éditeur qui le publie; à savoir les éditions Leduc.s. Il s'agit d'une traduction, par la talentueuse Marie Ollier, d'un best seller américain datant de 1997 : "When the drummers were women – A spiritual history of rythm" de Layne Redmond (déjà traduit en plusieurs langues).
Layne Redmond (décédée en 2013) était une percussionniste de renom. Son parcours l'a amenée a s'intéresser à la pratique des tambours sur cadre du monde entier. Lors de son apprentissage, elle a découvert que les joueurs de tambours du passé n'étaient pratiquement incarnés que par des déesses ou des femmes, très souvent prêtresses de ces mêmes déesses.
Interloquée par cet état de fait, elle s'est lancée dans une recherche de 15 années sur le sujet, lisant quantité d'ouvrages, et visitant de fond en comble les musées du monde, à la recherche de traces et de preuves d'un lointain et incontestable rayonnement du Féminin, intimement lié aux tambours et à la danse (son et mouvement; soit tout ce qu'on a interdit aux femmes...).
De cette recherche est né ce livre, qui retrace l'histoire du Féminin Sacré depuis la préhistoire à nos jours au travers des rythmes du tambour : symboles du pouls de la Vie et de son Grand Principe Matriciel que chaque femme porte en elle.
Au fil de sa lecture, on redécouvre les différents visages, pouvoirs, attributs et symboles de la Déesse primordiale au fil du temps et autour du monde, et par quelles pratiques les prêtresses et les civils vouaient un culte à ces divers avatars.
Une fois le décor planté; c'est la "chute" du Féminin Sacré qui est relatée pas à pas, avec l'apparition de peuples belliqueux, qui se sont approprié ces outils et symboles des déesses de la Vie pour les détourner au service du pouvoir, de la destruction, de l'asservissement et de l'humiliation des femmes et du Vivant.
Tout comme les Fées ont été diabolisées pour exploiter sans vergogne la nature, les déesses de l'amour sont devenues déesses de la guerre pour justifier cette dernière... (et mieux ridiculiser ceux qui osent parler de paix et d'amour aujourd'hui, sauf John Lennon bien entendu, parce que c'est une icône; on est peu de choses comme on dit).
Ce livre témoigne du sérieux de la démarche artistique, anthropologique et spirituelle de son auteure. Le message, malgré une profusion d'informations plus édifiantes les unes que les autres, est d'une clarté qui semble agir directement sur l'inconscient, en réveillant de lointains souvenirs endormis dans le fond des âges et dans notre ADN.
Cerise sur le gâteau : en redécouvrant les symboles du Féminin Sacré et de la Vie, on comprend d'autant mieux l'urgence de la situation face à, entre autres, la disparition des abeilles ou l'incendie de Notre-Dame...
Les fondements du christianisme prennent un bon gros coup de plomb dans l'aile grâce à des vérités assénées aux bons endroits. Moi qui ai reçu une éducation assez "classique" à certains niveaux, et qui ai usé les bancs des écoles catholiques du CP au bac; mon fond inconscient de culpabilité d'être une femme (parce que c'est mal) s'est totalement dissout après cette lecture.
Tout était fait pour nous culpabiliser dans cette religion; entre Ève la pécheresse, Marie la mère vierge, et Marie-Madeleine la prostituée... Quelle brochette de choix. On apprend d'ailleurs qui était appelé "saintes vierges" : l'occasion de rire un bon coup!
Je précise que je fais une différence entre le Divin et les religions (qui sont du fait de l'humain, donc de l'imperfection incarnée sur terre pour évoluer... Ben oui).
Conclusion : la lecture de ce livre me semble incontournable, aussi bien pour les femmes que pour les hommes, c'est une véritable réhabilitation du Féminin qui nous est proposée ici, une réhabilitation qui répare et soulage.
Ce serait tellement chouette d'arrêter de se tirer dans les pattes d'une polarité à l'autre pour collaborer et créer quelque chose de nouveau. Le symbole du yin et du yang indique bien que les deux polarités sont présentes chez l'homme et la femme (qui avant tout sont des âmes incarnées pour évoluer sur terre en faisant leur part), aussi quand certains hommes maltraitent le féminin (par extension la nature); ils maltraitent une part d'eux-mêmes (qu'ils rejettent au lieu d'apprendre à la connaître)... à méditer.
Ce serait tellement plus constructif de passer des rôles de "dominants" et "dominées" à ceux de "créateurs" et "artisans" pour nourrir et protéger la Vie; et pourquoi pas? La situation semble bien propice à ça : on dit que les changements ne peuvent subvenir qu'en période de crise, on est largement servis niveau crises en ce moment... !
Bonne lecture à vous,
cliquez sur la couverture en début d'article pour en savoir plus, et faites passer!
Des liens en prime, pour découvrir en images et en sons la démarche de Layne Redmond (paix et gratitude à son âme), et une émission intéressante sur la place des femmes dans les religions, cliquez sur les vignettes :