POUSSINS, PÂQUERETTES, ET LAPINOUS
Quand s'installe la Belle Saison, les dessins quittent la maison... Au menu du jour : des décorations maison récup' pour un stand de légumes locaux et raisonnés du marché, le dimanche de Pâques (carton, encre de chine, crayons de cire, et guirlande de papier de pochettes à dossiers) ! Le principe étant de les pincer derrière les étiquettes de prix ; comme celles des carottes et des salades ;0)
Que ces Fêtes de Pâques vous soient douces et lumineuses, et parfumées de jolies fleurs sauvages et de tendresse simple de saison !
Cliquez sur les fleurs et lapinous en chocolat ci-dessous pour un petit bouquet de "chosettes" pleines de poésie et/ou de sagesse :
"À partir de ce jour, je me suis repliée sur moi-même comme une fleur privée d'eau. C'est le royaume qui m'a sauvée. Ce que j'appelle le royaume, c'est le monde que nous a donné le Bon Dieu : les fleurs, les arbres, les bêtes et la terre. À cette époque, les hommes ne l'avaient pas encore mis à mal comme aujourd'hui. Surtout là-haut, sur les collines où, par beau temps, on pouvait apercevoir les montagnes d'Auvergne, à plus de cent kilomètres de là. Il m'est arrivé alors de rester des heures allongée au soleil, la joue contre une pierre chaude, comme un lézard. La chaleur du calcaire, c'est doux, c'est vivant, ça ressemble à la main du Bon Dieu. Et cette chaleur que me donnait la pierre, elle coulait en moi comme une source de vie, pour me fortifier. Je regardais la chélidoine, les chardons bénis, les boutons-d'or pendant des heures, longtemps, très longtemps, jusqu'à comprendre ce qui se passe en eux et les aimer comme des êtres vivants. Tout simplement parce que j'avais besoin de vie pour rester vivante. Je me couchais au milieu des brebis, je gardais prisonniers les agneaux dans mes bras, je respirais la laine, je buvais du lait à même les tétines, je me saoulais de leur odeur... Oh ! Je sais que raconter tout ça doit paraître un peu fou, mais j'ai toute ma tête, ne craignez rien. J'ai toujours su que les plantes, les bêtes, les pierres même, venaient de la même source que nous. Nous nous ressemblons tous et nous partageons le même royaume. Je crois aussi que le Bon Dieu est plus proche d'elles que de nous, parce qu'Il préfère ce qui est fragile et ce qui a besoin d'amour. C'est pourquoi, blottie au plus chaud du royaume, j'ai pu trouver la force d'attendre et d'espérer."
Marie des brebis – Christian Signol
(Trouvé dans une boîte à livres : c'est un très joli roman basé sur la vie d'une femme née au tout début du XX° ; un mode de vie et des leçons de vie, entre grâces et épreuves qui ont jalonné tout un siècle : à méditer en ces temps de surconsommation, de gaspillage et d'errance qui nous privent du sens et de la saveur des choses ; un juste milieu serait si facile à retrouver...).