Le confinement va bon train ; les morceaux de sucre de Mary Poppins fleurissent au quotidien. Mon confinement est aussi studieux ; mise à jour de l'ordinateur juste avant le confinement (ça s'appelle avoir du bol), je découvre les versions 2020 de mes logiciels professionnels, qui ont bien évolué en 18 ans (…). J'ai plus paniqué pour ça que pour le covid 19 ! J'ai donc dû reprendre les 120 fichiers de mon gros projet d'édition. Pas de hasard, il est mieux grâce aux nouveaux outils !
Fin de semaine prochaine je pourrai me remettre à l'aquarelle (3 ans sans en faire, ouïlle si on me passe une commande), au jardinage (boutures et cocoonage d'après l'hiver), et à la lecture d'un livre de circonstance, drôle et tendre à la fois : "la maison de papier" de Françoise Mallet-Joris ; je n'ai pas assez avancé la lecture pour en parler maintenant, à suivre donc. Niveau sport : ménage, et laver le linge à la main (laverie fermée car gérant parisien, la blagounette).
D'expérience (bientôt 19 ans de travail solitaire à domicile, dont 11 ans dans 23m2 sur Paris, on a le temps de cogiter), ce n'est pas toujours simple d'être "confiné", surtout quand on débute !
C'est la rencontre avec soi (à son contact ou au contact des colocs de confinement) qui n'est pas simple ; la fameuse (re)découverte des zones où ça grattouille et où ça peut faire bobo, tous les trucs qu'on glisse sous le tapis pour ne pas les voir.
Les sorties et les divertissements c'est bien, mais si c'est pour se fuir ou fuir ce qui nous dérange, ça ne règle rien à long terme, au contraire.
Pourquoi est-ce important de se rencontrer ? #ma-vie-de-bigorneau, #ma-vie-est-mon-Royaume :
pour connaître ses failles, et baser sa force dessus (connaître ses limites permet des prises de risques calculées, et permet de se dépasser dans les situations difficiles, en s'en remettant à quelque chose de plus Grand ; la résilience et le courage naissent de ça. Les femmes connaissent bien ce processus).
Se rencontrer est important pour découvrir ses ressources intérieures, trouver comment les nourrir, et comprendre qu'on peut compter sur soi en cas de pépins (être son meilleur ami au lieu de son pire saboteur). Mieux vaut apprendre à bien vivre avec soi, pour bien vivre avec les autres.
Le truc étant de ne pas tomber dans l'excès inverse ; au lieu de la fuite, se tourner autour du nombril façon manège de fête foraine... Dans ces cas là, on peut prendre en temps de confinement les sorties de secours intérieures qui permettent de "s'oublier" un moment, en se dissolvant dans une activité manuelle ou culturelle : lire un roman, écouter ou jouer de la musique, bricoler, jardiner, cuisiner, faire son ménage, faire un puzzle, tricoter, etc. Des activités qui demandent du temps et de la patience (les travaux de précision calment les angoisses).
On repart d'autant mieux après, parce qu'on aura utilisé l'énergie obsédante du manège pour s'adonner à une activité où l'on sera en état "d'auto-hypnose", donc de détente (on connaît bien ça dans mon métier). C'est souvent dans cet état que les idées et les réponses arrivent d'ailleurs, parce qu'on a mis le cerveau sur "off".
Et quand la vie n'est pas simple, à défaut de pouvoir changer les choses rapidement, on peut changer sa vision des choses (ce qui peut transformer ces dernières), et vivre dans l'instant, un moment après l'autre ; ce qui a l'avantage de gommer la notion du temps et d'éviter de s'en remettre une couche supplémentaire (devenir son meilleur ami plutôt que son meilleur saboteur).
Quant à l'ennui ; c'est un ami qui vous veut du bien : c'est quand on s'ennuie qu'on devient créatif ! Quand j'étais môme, les vacances d'été semblaient interminables ; on n'avait pas d'ordinateur, seulement 3 chaînes à la télé, mais on avait nos petites mains et notre petite caboche.
Du point de vue des adultes ; depuis 8 ans je n'ai pas de budget loisirs, du coup je dois m'inventer des loisirs gratuits ou presque : c'est comme ça que je me suis mise à la découverte de la faune et de la flore de mon lieu d'habitation, je me suis mise aux herbiers, j'ai développé mes connaissances en matière de plumes (10 ans de ptérophilie, 62 espèces !), je me suis mise au crochet, au jardinage en appartement (boutures, noyaux, graines, trocs), j'ai développé les gestes écologiques au quotidien, je fabrique au lieu d'acheter, etc, et tout ça, je peux le partager :) Rien n'est plus satisfaisant que d'apprendre à faire de nouvelles choses ! Les placards et les tiroirs regorgent de merveilles à transformer, et le web de tutoriels... Tout le monde peut s'y mettre ; nos arrières-grands parents vivaient comme ça ; on ne sait plus rien faire de nos 10 doigts en comparaison avec eux.
Et pour se donner du courage quand on a la tête dans le guidon ; personnellement je commence toujours la journée par une chose qui me fait du bien (chronique radio, musique classique, 1 rang de crochet, une réussite, lire quelques pages d'un livre, etc) pour éviter la sensation de frustration, et je laisse toujours chez moi, installés sur une table basse : un livre à lire, un ouvrage commencé, une théière, un joli jeu de cartes, une jolie déco. On peut aussi laisser un livre de cuisine ;) C'est la carotte après l'effort, et puis c'est important d'avoir des projets, aussi petits soient-ils ! (Je fais aussi des listes de souhaits, de choses que j'aimerais apprendre ou essayer : c'est bien motivant !).
Et pourquoi découvrir ses ressources me direz-vous ?
Je vais revenir à la Nature pour exposer mon avis ; la Nature est d'une intelligence folle : tout est conçu pour préserver et nourrir la Vie, grâce un système cyclique où les fonctionnements des uns et des autres sont indissociables. Tout et tous sont utiles à la Vie et utiles les uns aux autres. Le mauvais élève de l'affaire, soyons honnêtes, c'est l'être humain ^^ L'ado infernal qui refuse de s'assujettir au cycle, et du coup on le prive de sortie (pour son bien) pour ranger sa chambre et réfléchir un peu.
Force est de constater que la Nature reprend vigueur sans nous en ce moment ; c'est son message d'espoir : si on fait un pas vers le juste milieu, elle pourra en faire 10 pour se remettre. La Nature avait besoin de vacances...
Si tout le monde consommait comme un français, les ressources de 3 planètes seraient nécessaires à la collectivité chaque année... Il n'est donc pas question de sacrifice, mais plutôt de raison garder, étant donné qu'on use trop de tout. Cela nous permettra de devenir utiles à la Vie, au Vivant, ce qu'on ne sait plus être à l'heure actuelle. À chacun de trouver sa façon d'être utile à la Vie, à différents niveaux.
En 10 années, j'ai complètement changé de vie et de façon de voir les choses, jusqu'à mon alimentation (10 ans de végétarisme) ; ça ne s'est pas toujours fait dans la douceur et la facilité, mais aujourd'hui, je comprends la nécessité des difficultés passées pour intégrer définitivement les changements, et je ne regrette pas. La vie ne cherche pas à nous punir, juste à nous éloigner des fonctionnements qui nous limitent et qui ne vont pas dans le sens de notre épanouissement (le vrai) ; et quand on ne veut pas voir ou comprendre, elle n'a pas d'autre choix que de parler plus fort pour se faire entendre...
C'est là que la philosophie de Mary Poppins peut tout changer ; Mary Poppins est disciplinée, avec ludisme, et ça se diffuse autour d'elle ! Revoyez ce film, encore et encore.
Quelques pensées agréables à garder à l'esprit pour terminer :
* Tout a un sens, même s'il peut nous dépasser par moments, et on peut tirer bénéfice (apprentissage) de toutes les situations.
* Les parcs et jardins n'auront pas été tondus : ils déborderont de fleurs et de graminées !
* Et comme tout le monde aura fait du tri et du jardinage chez lui : les prochains vide-grenier et trocs aux plantes de fin d'année tiendront de la caverne d'Ali Baba :0) (oui de fin d'année : le retour à la vie "normale", qui devra être différente de celle d'avant, prendra du temps, autant s'y préparer, et tout se passera bien, grâce à la patience).
Passez de douces et lumineuses Fêtes de Pâques,
tenez bon, tenez doux, faites confiance (à vous, à la Vie),
et de nouveau : MERCI, à tous les "invisibles", tous les soignants,
et tous les "skypers" radiophoniques culture et détente, qui font que
le monde continue à tourner, et à rêver (indispensable pour avancer). 